L‘acid jazz (également appelé groove jazz) est un style musical qui combine des influences de jazz avec des éléments issus de la musique soul, du funk, du disco et du hip-hop. L’acid jazz prend son essor dans les années 1980 et 1990, d’abord à Londres grâce à des labels comme Talkin’ Loud, puis dans le monde entier.
On reconnaît officiellement à Cal Tjader la paternité de l’acid jazz et la co-fondation du label Skye Records avec ses amis Gábor Szabó et Gary McFarland.
Le nom “acid jazz” viendrait d’une plaisanterie survenue au cours d’une des soirées typiques du début du mouvement, en référence à l'”acid house” si populaire à cette époque.
L’Acid Jazz réapparaît en 1987 avec la création du label éponyme par les DJ anglais Gilles Peterson et Eddie Piller. Ces deux derniers s’étaient rencontrés au cours des soirées de Nicky Holloway intitulées “Spécial Branch”. Ce mouvement constitue en fait une fédération de tribus urbaines gravitant autour du hip-hop, du funk et de tous les autres transfuges du rhythm and blues et de la pop des “Mods” réunies pour introduire un jazz éloigné de celui pratiqué par les représentants du genre dans la Grande-Bretagne des années Thatcher.
Plus qu’un style musical à proprement parler, l’acid jazz serait donc, selon certains, “l’expression des exclus de la fête telle que la concevaient les gens du West-End londonien qui pratiquaient les filtrages racistes pour préserver un espace festif aseptisé, caractéristique des Darks Années 1980.”
Au début des années 1990 le public, lassé par les années 1980 (“désert créatif” selon certains) et ses “micro-tendances” toutes marquées par le son du synthétiseur “glacial-glamour”, se tourne vers le renouveau et la chaleur du groove. C’est la renaissance du son live, des performances vocales, des rythmes ternaires propre à la danse qui, moins utilisées durant les années 1980, qui souhaitent “ringardiser” à leur tour l’eurodance et la posture post-punk des néo-romantiques (new wave, coldwave et autres, nés du génie de Joy Division).
La nouvelle tendance des années 1990
Ainsi les années 1990 voient l’affirmation d’une nouvelle tendance, représentée par des musiciens qui, sous le nom du label d’Eddie Piller (Acid-Jazz), tentent de renouer avec les racines du jazz en lui rendant sa vocation première : danser sans oublier de penser. “A jazz thing”, comme le clamera Guru de Gangstarr. C’est-à-dire une musique qui ne se veut ni réservée aux intellectuels et écoliers de la chose-jazz, ni livrée à la dance écervelée et au marché du disque.
Un groupe typique d’acid jazz comprend généralement une partie rythmique (guitare basse, guitare électrique, batterie) et d’une partie « cuivres » (trompette, saxophone, trombone, etc.), accompagnés d’un instrument à clavier (Fender Rhodes) et par le chant.